“Espoir adapté” de Grand Corps Malade – 2017
Origine de la chanson :
Cette chanson figure dans la bande originale du film “Patients”, adaptation du roman autobiographique éponyme de Grand Corps Malade. « Patients » raconte son parcours de rééducation à la suite d’un accident de sport qui l’a rendu tétraplégique.
1 an de rééducation, 1 an de batailles intérieures, de rires, de larmes, de jeux partagés avec les autres patients et le personnel du centre de rééducation.
Pourquoi cette chanson est dans ma K-list ?
Un soir d’avril 2017, je suis allée voir le film “Patients” de Grand Corps Malade au cinéma. Ce parcours de reconstruction et de renaissance me rappelle, à beaucoup d’égards, les étapes que j’avais traversées.
Dans les premières minutes du film, en voyant défiler les dalles de faux plafond sur l’écran, j’ai revécu mes trajets dans les couloirs de la clinique, couchée sur un brancard.
Je me suis sentie en totale compassion avec ces patients qui font l’inévitable inventaire de ce qu’ils ne peuvent plus faire. L’inévitable deuil de leur “vie d’avant”. Je me suis retrouvée dans leur besoin de se trouver une nouvelle direction, certes différente de celle imaginée en premier lieu, mais qui me permettra d’avancer. Un “espoir adapté”.
Grand Corps Malade était étudiant en STAPS lorsqu’il a eu son accident. Passionné de sport, le basketball était son sport favori. Ne pouvant plus compter sur ses capacités physiques, il a dû chercher une autre orientation après sa rééducation. Il a découvert le slam et est devenu l’artiste que l’on connaît aujourd’hui.
J’ai partagé leur tristesse quand ils se rendent compte qu’ils ne sont plus tout-à-fait comme les autres et leur joie de se retrouver avec des personnes qui vivent la même chose.
Voir ces patients se battre pour leur rééducation m’a fait ressentir cette force intérieure qui me poussait à me lever, à me soigner, à aller en chimiothérapie, à supporter les effets secondaires et à faire les soins de ma stomie.
Cette même force qui me pousse aujourd’hui à faire les démarches pour l’adoption, à accepter mon corps, à prendre soin de mes habitudes de vie, malgré les douleurs physiques et morales.
Les mots qui me touchent :
”A la fin de quelque chose, il y a bien un truc à commencer.” Mon nouveau mantra !
“Can you hear me ?/ I am awake/ Can’t you see all the fights that happen through my eyes/ Don’t lie/ I’ll reach the light/ And hope will guide me”.
Après un accident, ou Apres la maladie, nous ne sommes plus la même. Ceux qui nous connaissaient avant, nous voient guerries. Ceux que nous rencontrons, ne connaissent pas notre histoire. Et pourtant ce qui frappe, ce qui choque, qui dérange parfois, C est notre joie de vivre. Pourquoi est elle sans arrêt de bonne humeur? C est fatigant à la fin. Elle ne râle pas comme chaque français qui se respecte. Qui est cette allien? Alors parfois, on raconte notre histoire ou on la leur rappelle. Histoire qu’ils comprennent qu’on ne s’embarrasse plus de futilités. Que la vie, ta vie, ma vie, notre vie, vallent la peine d’être vécues. Malgré les épreuves qui nous attendent encore, dans ce futur qui nous est inconnu. Nous ne sommes plus dans le jugement des autres, on s’en fiche. On vit notre vie tout simplement.